Chethavy en choeur

Association Arlequin's Gospel & Musiques du Monde - Chorale Paris 12ème


Notre répertoire

Répertoire actuel :

 

  • Amazing grace
  • Baba Yetu
  • Boadicea
  • Come, follow that star
  • I will follow him (Sister act)
  • Jerusalem, Holy City
  • Lord Have Mercy
  • Singabahambayo
  • Stand up
  • The cry of the poor
  • The wellerman
  • Upon this Rock
  • We wait for thee
  • Whisper

 

Nous avons aussi chanté :

 

  • De-O
  • Down by the river side
  • California dreamin'
  • Freedom
  • Go down Moses
  • Kumbaya
  • Hallelujah
  • Hear my prayer
  • In my time of dyin' (Duo)
  • Keep your lamps
  • Lean on me
  • Medley (...Go marching in....)
  • Medley (This little light of mine / Amen)
  • Movin'up to Gloryland
  • Oh Happy day
  • Rivers of Babylon
  • Roll Jordan Roll
  • Shosholoza
  • Sixteen tons
  • Tebe poem
  • The ding dang song 
  • The lion sleeps tonight
  • There's a light A-comin'
  • True colors
  • We sing in time
  • Yezu azali awa

California dreamin'

We wait for Thee

The cry of the poor

Roll Jordan Roll

Le gospel est un chant religieux chrétien, protestant d'origine, qui prend la suite des negro spirituals.

 

S'agit-il d'un gospel ou d'un negro-spiritual ? Est-ce la même chose ?

Et non ! Un negro-spiritual n'est pas un gospel et inversement. Il convient de faire la différence entre les deux types de chants, tant musicalement qu'historiquement.

 

Les negro-spirituals

Tout commence en Amérique du nord avec l'arrivée des esclaves noirs en 1612. Les esclaves en provenance d'Afrique n'avaient pas le droit d'exprimer leur culture et leur style musicale. Cependant ils avaient trouvé une autre forme d'expression musicale : "Les Worksongs" improvisations a capella d'un chanteur reprises par un chœur. Cette forme d'expression musicale était utilisée dans les champs de coton comme messages codés. Un profond mouvement religieux a marqué le 18ème siècle, les noirs ont découvert la religion chrétienne et l'ont adoptée massivement. La condition de souffrance et de déracinement du peuple noir en Amérique ressemblait à celle des hébreux captifs en Égypte. C'est pourquoi on retrouve surtout des thèmes et des personnages de l'Ancien Testament dans les spirituals. La libération du peuple d'Israël était quelque chose de très concret et leur terre promise était alors le Canada où l'esclavage n'était pas autorisé. C'est dans les réunions d'esclaves que les premiers spirituals sont apparus.

On trouve trace des premiers negro-spirituals dans les environs des années 1825.

Les spirituals des blancs remontent à cette même période, prenant leurs racines dans les chants traditionnels et les hymnes religieux des églises coloniales. Souvent improvisés, ils se caractérisent par des dialogues entre célébrant et participants, ponctués d'injonctions comme " Glory, Alleluia ".

Souvent les negro-spirituals reprennent des cantiques traditionnels ( par exemple le chant Give me that old-time religion ), en rajoutant le style vocal africain et les accompagnements polyrythmiques tels que claquement de doigts, frappement des mains ou des pieds. Ces chants servaient de chants de travail et utilisaient souvent un langage ésotérique, permettant aux esclaves de coder des informations afin de pouvoir s'évader, ainsi incompréhensibles aux maîtres, comme Swing low, swing chariot faisant référence à un réseau d'évasion clandestin du sud esclavagiste vers le nord abolitionniste.

La référence à l'ancien testament y est aussi très fréquente. Le peuple esclave noir se comparant au peuple d'Israel avec des chants comme Let my people go ou Moses Gone To De Promised Land.

 

 Les premiers Negro Spirituals ou chants noirs spirituels de la révélation sont une libre interprétation des Ecritures Saintes. Les sujets abordés sont le couple Adam et Eve, Noë, Moise, l' Exode et le Christ. En effet, les esclaves noirs s' identifient notamment aux Hébreux que les Egyptiens oppressent, mais qui finiront par être libérés par Moise. Les esclaves noirs attendent eux aussi leur libération. Les Negro Spirituals sont avant tout des chants mélangeant traditions africaines et mélodies liturgiques européennes, souvent chantés a cappella par un groupe vocal. Ils ont été transformés et inventés par les esclaves noirs de manière anonyme.
A partir de 1780, les Camp-meetings sont des rassemblements religieux multiraciaux en plein air sous des tentes durant lesquels la musique et le chant jouent un rôle essentiel. Ils vont fortement contribuer à l' éclosion du Negro Spiritual.
Après la Guerre de Sécession (1861-1865) gagnée par les Nordistes, l' esclavage se transforme en ségrégation raciale bien que les esclaves soient affranchis. Le Ku Klux Klan voit le jour en 1866 et assassinera plus de trois mille cinq cents Noirs entre 1866 et 1875. Les Noirs continuent d’interpréter des Negro Spirituals pour faire face à la dure liberté mais aussi pour entrevoir un début d’éducation et d' enseignement. Les Fisk Jubilee Singers sont composés d’étudiants et de professeurs. Ils chantent des Negro Spirituals mais également des ballades irlandaises et des hymnes sacrés pour toucher un plus large public. Ils chanteront même devant la Reine Victoria en  1873.
Le Negro Spiritual va plus ou moins s’occidentaliser et laisser place au Gospel.

 

Les gospels

Le mot gospel signifie « évangile », de le vieil anglais gōdspel, c'est-à-dire « bonne nouvelle »[1]. Les gospel hymns sont une première étape vers les gospel songs. Ce sont des hymnes traditionnels et des mélodies en vogue. C'est un courant, une mutation des chants rituels protestants blancs

Le gospel est incontestablement une révolte musicale contre une Amérique raciste. C'est une expression de la souffrance des noirs récemment émancipés, mais encore sous l'autorité blanche, particulièrement dans les États du Sud ; d'où une très forte migration vers les grandes villes du Nord (Chicago, Détroit, New York). Ces populations ne s'engagent pas politiquement même si elles restent fidèles au parti républicain, à Lincoln, leur libérateur.

Le gospel fait intervenir plus d'instruments, comme déjà évoqué ci-dessus, mais fait aussi plus souvent référence à Jésus-Christ et aux apôtres, c’est-à-dire aux Évangiles, contrairement aux negro spirituals qui évoquaient plutôt des personnages de l'Ancien Testament (Joshua Fit the Battle of Jerico, Go Down Moses, etc.).

Après la guerre de sécession, des chorales des universités noires ont commencé à chanter des spirituals en-dehors des églises. C'est de cette période que datent des parties à 4 voix, que l'on retrouve aujourd'hui dans les quartets vocaux tel que le Golden Gate Quartet.
Au début du XX ème siècle des pasteurs et prêcheurs itinérant ont intégré des éléments de musique profane et des instruments pour soutenir leur évangélisation. C'est le début du Gospel qui s'est introduit peu à peu dans les offices religieux comme support à la prière, à la louange, à l'exultation et au prêche des prêtres et pasteurs.

C'est vers 1940, que le gospel est devenu objet de concert et d'une diffusion commerciale, avec des solistes comme Mahalia Jackson, touchant un public plus large tout en conservant sa profondeur spirituelle. En France, le gospel est arrivé avec les soldats américains, lors de la Libération, et a conquis de nombreuses communautés chrétiennes.

 

Après la Seconde Guerre Mondiale, les Noirs vont revendiquer leurs droits civiques et leur culture artistique, chose qu'ils n' avaient jamais faite auparavant. La production discographique pour les Noirs alors nommée Race Records va désormais s' appeler Rhythm' N Blues en 1949. Les quartettes et quintettes vocaux connaissent un véritable succès ainsi que le style Doo Wop. Ce style de chant issu du Rhythm' N Blues noir américain est caractérisé par des accompagnements vocaux en onomatopées (précurseur du rap). L'expression corporelle est prépondérante, ce qui déplaît fortement aux artistes religieux car le Gospel est avant tout un courant musical religieux. C'est la base essentielle du Rhythm' N Blues, tout comme le blues, le boogie-woogie et le jazz des années 1930-40, autant dire des musiques profanes.


L'âge d'or du Gospel se situe entre 1945 et 1965 avec des groupes masculins, féminins, mixtes et une volonté collective mais aussi des artistes comme Brother Joe May, le "Caruso du Gospel", ou encore Alex Bradford. Deux artistes phares avec des carrières indépendantes.

Le Gospel peut se décliner en plusieurs genres sans pour autant faire un trait abrasif entre eux: le Country Gospel dans la première moitié du XXè s. ou encore le Gospel Blanc du Sud après la Seconde Guerre Mondiale (mélange de Bluegrass, d'Hill Billy, de Country, de Rock' N' Roll avec des thèmes religieux - cf Elvis Presley). Ce dernier représente l'Amérique puritaine, décalée des centres urbains, hors modernité, des ruraux avant tout délaissés dont le seul repère reste l'Eglise.
Dans les années 1970-1980, le Gospel est toujours aussi vivant et vibrant.

Dans les deux dernières décennies du XXè s., c'est le phénomène des Mass Choirs (Chœurs de masse) avec un prédicateur, chef de chœur charismatique, qui connaît un succès considérable.

Aujourd'hui, le Gospel est plus ou moins éclaté et diversifié comme les autres genres musicaux tels que le R'N'B, la New Jack ou encore la Nu Soul. L'esprit divin est toujours présent malgré l'appel à la gloire, à la popularité, aux retours financiers. Cependant, la religion reste toujours bien vivante dans les chœurs et cœurs.

Les gospels comme les negro-spirituals, sont des chants qui nous parlent de joie, d'amour et d'espérance.

Ils ne sont la propriété de personne, pouvant ainsi vivre et évoluer au gré des harmonisations et interprétations.